Aller au contenu

Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
JEAN RHOBIN

puisse à la mort s’envoler vers le Maître de nos destinées. Il y a moyen de vivre sa vie honnêtement devant Dieu et devant les hommes dans la carrière de son choix.

***

Malgré ses vingt-cinq ans, Marthe restait toujours dans sa famille. On l’y traitait comme une enfant de quinze ans.

Elle aurait pourtant mérité de réaliser ses ambitions, tant elle travaillait à vaincre les difficultés de cet instrument si ingrat qu’est le violon.

Pour se consoler de sa vie d’artiste inconnue, elle continuait de travailler son violon, cinq ou six heures par jour.

On pouvait l’entendre exécuter sans interruption des mélodies, des sonates et des concertos des plus difficiles.

Quelquefois, son père entrait tard au logis, le soir. Il passait de longues veillées à jouer aux échecs avec des amis du village. Marthe en profitait pour pratiquer quelques passages difficiles de son répertoire. À certains moments, elle courait éveiller sa mère pour lui faire part d’une