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Comment, en effet, avoir la prétention d’astreindre le père à envoyer son enfant à l’école, s’il ne touche qu’un salaire à peine suffisant pour lui procurer un abri le plus souvent malsain et pas même toujours la stricte quantité d’aliments indispensables pour l’empêcher, lui et les siens, de mourir absolument de faim ?

Il est ainsi non moins nécessaire que les lois qui régissent les relations du travailleur avec le détenteur du capital soient totalement abrogées.

Nous disons abrogées et non révisées ou modifiées, parce que, selon nous, ces relations ne se peuvent codifier, attendu qu’elles doivent ressortir de contrats librement débattus et qu’il faut qu’il y ait pour cela égalité de situation entre les parties.

C’est à obtenir cette égalité de situation que s’étudient — au nom du droit sacré et inviolable d’association, — les travailleurs groupés sous le drapeau de l’Internationale et que, pour ce fait, on prétend aujourd’hui même traquer comme des bêtes fauves, comme on fit d’ailleurs de tous les travailleurs qui, depuis des siècles, et à différentes époques de l’histoire douloureuse du travail, tendirent au même but. Ajoutons pourtant que cette dernière conception de la solidarité des travailleurs, reposant toute entière sur des données réellement scientifiques au point de vue de l’économie sociale, et complètement dégagée de toute préoccupation sentimentale, est cette fois assurée d’un triomphe que nulle loi plus ou moins inique et nulle répression stupidement féroce ne pourront retarder.

Cette société, sur laquelle nous reviendrons dans le cours de notre récit, a en effet pour principal but, en dehors de toute conception d’organisation sociale définitive, de rétablir surtout l’équilibre entre les forces prolétaires solidarisées et les forces capitalistes jusqu’ici seules armées d’un formidable arsenal de lois spéciales contre les premières.

Remis alors en puissance d’eux-mêmes à l’aide d’un