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— M. Horn, Hongrois naturalisé Français — et seulement pour « étudier les moyens de relever le salaire du travail des femmes, » les considérations que firent valoir dans cette recherche les premiers orateurs qui prirent la parole furent de telle nature que la question sociale se trouva de nouveau entièrement posée.

En vain depuis décembre 1851, on avait tenté d’en détourner l’esprit des travailleurs, en vain la presse politique, sans exception, préoccupée avant tout de créer une opposition de toutes pièces à l’empire, avait écarté de ses études et de sa polémique tout ce qui se rapportait à l’émancipation économique des masses. En vain on avait déclaré dans la presse dite libérale et même républicaine que tous ceux qui s’occupaient encore de ces questions étaient des ennemis de la liberté et devaient être traités comme tels. En vain, profitant des relations de gens suspects ou imprudents — se disant socialistes — avec quelques agents de l’empire, les partis politiques de toutes nuances avaient prétendu rattacher le parti socialiste au césarisme afin de le déconsidérer aux yeux des républicains demeurés fermes dans leur juste haine contre l’homme de Décembre. Voilà qu’au premier appel fait par un économiste libéral, les travailleurs acclamaient de nouveau le socialisme qu’on croyait avoir tué, et témoignaient en même temps qu’ils avaient parfaitement compris que toute réforme sociale sérieuse était incompatible non-seulement avec l’empire, mais avec toute monarchie, quelle qu’elle fût !

Que s’était-il donc passé ?

Pendant que la presse et les hommes politiques des partis monarchiques déchus, unis à ceux du parti républicain de 1848, s’acharnaient à procurer à MM. Thiers, Dufaure, Berryer, J. Simon et tutti quanti les moyens de reparaître sur la scène politique afin d’y pouvoir recommencer leurs vieilles farces d’opposition parlementaire ; tandis que journalistes et futurs hommes d’État attendaient impatiemment un ministère Ollivier ou