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quelqu’autre de même qualité, les ouvriers, justement pénétrés de l’inanité d’efforts tendant seulement à reconstituer l’ancien jeu de bascule dont ils devaient rester l’éternel pivot, avaient songé à s’affranchir par eux-mêmes d’une situation devenant de plus en plus intolérable et grâce à laquelle leur ironique souveraineté électorale n’était plus qu’un ingénieux mécanisme au service des ambitions de messieurs les candidats aux ministères ou aux fonctions publiques largement rétribuées.

Les plus intelligents de ces travailleurs, après avoir étudié avec soin les diverses théories sociales contenues dans les livres de Pierre Leroux, de St-Simon, de Fourier, de Cabet et de Proudhon, arrivèrent à cette solution pratique :

Ce qui fait la force de ceux qui profitent surtout des fruits de nos labeurs, c’est la solidarité de leurs intérêts.

Qu’ils se disent monarchistes ou républicains, qu’ils soient absolus, ou libéraux, nos maîtres de par le capital sont d’accord pour maintenir l’état de choses économique actuel, qui nous livre sans réserve à leurs caprices, et à leur cupide avidité.

Opposons à cette solidarité d’intérêts aveugles et brutaux, la solidarité d’intérêts basée sur une véritable science économique qui en démontre la justice et l’équité.

Étudions avec attention le rôle que joue le capital dans ses relations avec nous et, par l’examen des lois qui régissent actuellement ces relations, comme aussi des tarifs qui en ressortent, voyons si ces lois et ces tarifs sont en rapport équitable avec les droits de ce même capital.

Il ne fut pas difficile à ces ouvriers de se convaincre que les lois régissant ces relations, faites par les capitalistes, jusqu’alors seuls appelés à les établir, et toutes à leur avantage exclusif, étaient par cela même dolosives et dépourvues de toute justice à l’égard des