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Fondée en 1864 par quelques ouvriers encore inconnus, cette société se donna pour but de grouper et de solidariser tous les travailleurs européens afin d’obtenir la disparition du salariat, pour y substituer, au moyen du rachat amiable de l’outillage, le principe plus fécond de l’association générale et fédéralisée.

La Révolution interrompue dans sa marche par les luttes sanglantes dans lesquelles s’abîmèrent successivement les Girondins et les Jacobins, également impuissants à en formuler toute la portée, allait enfin et grâce à cette conception de l’Internationale, s’universaliser de plus en plus. Rejetant loin d’elle les partis politiques qui l’ont tour à tour exploitée puis répudiée, la Révolution n’allait plus être désormais représentée que par l’immense parti des travailleurs du monde entier !

Ainsi et à l’ébahissement des politiqueurs, trois mois s’étaient à peine écoulés depuis l’ouverture de la première réunion publique, au Wauxhall, que de tous les côtés dans Paris s’ouvraient d’autres réunions où se traitaient toutes les questions de droit social avec lesquelles on croyait en avoir fini, grâce aux massacres de Juin, à ceux de Décembre et aux vingt années de silence forcé qui venaient de s’écouler !

Le législateur croyait, il est vrai, avoir bien pris ses précautions.

La politique et la religion étaient soigneusement bannies de la discussion et la police était là, inflexible, pour le rappeler aux orateurs qui eussent été tentés de l’oublier.

Espoir chimérique, assez enfantin du reste et donnant bien la mesure de l’intelligence de nos hommes d’État !

Comme si traiter de la production, de l’échange et de la consommation ; traiter de l’éducation et des questions philosophiques qui s’y rattachent ; traiter de l’organisation judiciaire et des offices ministériels qu’elle