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Page:Leibniz-en.francais-Gerhardt.Math.1a7.djvu/366

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un éclaircissement des difficultés qu’on y a faites sur l’infini à l’occasion de la nouvelle Methode de M. Bernoulli de Bâle pour trouver les rayons oscillateurs des courbes Algebraiques, qu’on y a aussi inséré avec beaucoup de fautes. J’ay vu. dis-je, cet Ecrit, lequel n’est point de vôtre main, à la reserve de quelques corrections entre-lignes, qui m’ont paru de vôtre écriture. Vous y dites seulement (autant que je m’en peux souvenir) que vos differens genres d’infinis, ou d’infinement petits, se doivent regarder comme l’on fait d’ordinaire le firmament par raport à la Terre, et la Terre - par raport à un grain de sable : de sorte que par raport au firmament la Terre seroit une differentielle du premier genre, et un grain de sable, une du second. Comme je ne pus nier que cet Ecrit ne fust de vous, je dis à ce Pere, que ce n’étoit là qu’une comparaison grossière pour vous faire entendre à tout le monde. Les ennemis de vôtre calcul ne laissent pourtant pas d’en triompher, et de répandre cela comme une déclaration nette et précise de vôtre sentiment sur cette matière. Je vous supplie donc, Monsieur, de vouloir bien nous envoyer au plustost cette déclaration nette et précise de vôtre sentiment sur cela, adressée à nôtre illustre Ami M. Bernoulli de Groningue, ou à moy si vous me jugez digne de cet honneur, affin de faire taire, s’il est possible, ou de moins de confondre ces ennemis de la vérité. M. Bernoulli vous aura parlé sans doute des paralogismes grossiers de M. Rolle : je luy en envoyé encore un paquet de cette fois, dont il poura vous faire part. Mais comme ils desbonoreroient l’Academie, je vous demande, s’il vous plaist, le secret sur cela. Pardon, Monsieur, de la liberté que je prend de vous écrire ainsy recta : c’est pour épargner à nôtre illustre et prétieux Ami M. Bernoulli la peine de vous copier une si longue lettre. Il a eu la bonté de vous presenter de tems en tems mes très humbles respects, de vous asseurer de la profonde vénération que j’ay pour vôtre rare mérite. Je vous prie d’estre persuadé que ce sont véritables sentimens de mon coeur, et ce qui me rend entièrement etc.