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Page:Leibniz-en.francais-Gerhardt.Math.1a7.djvu/371

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la peine qu’il faut prendre pour justifier nostre Analyse, envers toute sorte d’esprits capables de l’entendre. Mais je serois bien fâché cependant si cela vous arrestoit trop, puisque vous estes en estât et en train d’avancer dans la science par plusieurs belles decouvertes. J’espere d’avoir le profit et le plaisir d’en estre informé de temps en temps, et cependant je suis avec zele etc.


Beilage.
Leibniz an Pinson.
Bronsvic 29 Aoust 1701.      

J’espere que M. l’Abbé Nicaise trouvera bon que je vous donne occasion de lire ce que je luy écris, pour ne pas repeter les mêmes choses. Les Naudaeana et Patiniana me seront très agréables. M. Naudé et M. Guy Patin estoient tous deux fort habiles et jugeoient assez librement.

Je desire d’obtenir une copie des ouvrages de Suisset, pour les faire entrer dans un recueil Κειμηλίων φιλοσοφιχάυ que je médite, avec le livre philosophique de Ratramne que le R. P. Dom Mabillon m’a envoyé, et autres choses semblables plus modernes.

Un des Journaux de Trévoux contient quelque methode de M. Jaques Bernoulli et y mêle des reflexions sur le calcul des différences, ou j’ay tant de part. L’auteur de ces reflexions semble trouver le chemin par l’infini et l’infini de l’infini non pas assés seur et trop éloigné de la methode des anciens, mais il aura la bonté de considérer, que si les decouvertes sont considérables, la nouveauté de la methode en releve plus tost la beauté. Mais à l’egard de la seureté du chemin le livre de M. le Marquis de l’Hospital luy pourra donner satisfaction. J’adjouteray même à ce que cet illustre Mathématicien en a dit qu’on n’a pas besoin de prendre l’infini icy à la rigueur, mais seulement comme lors qu’on dit dans l’optique que les rayons du soleil viennent d’un point infiniment éloigné et ainsi sont estimés paralleles. Et quand il y a plusieurs degrés d’infini ou infiniment petit, c’est comme le