Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 1.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

apparences biipn suivies. Car si uno piiissancc invisible prcnoit plaisir de nous faire paroistre des songes bien lies avec la vie precedenle el conformos rnlre eux, les pourrions-nous dislinguer des realitez qu*apres avoir est6 evcills ? Or, qui est ce qui empeche que le eours de nostre vie ne soit un grand songe bien ordonn ? dont nous pourrions estre dtrompös en un monient. El je ne voy pns que celte puissance seroit pour cela imparfaite, romme asseure M. dos Cartes, oulre que son imperfeclion n’entre pas en question. Car ce pourroit estre une certaine puissance sous-ordonn6e ou quelque genie qui so pourroit mler, je ne scay pourquoy, de nos affaires, Ol qui. auroil au moins autanl de pouvoir sur quelquun que ce Calife qui fil Iransporter un homme yvre dans son palais, el le fit gousler du paradis do Mahomet, lorsqu’ii fiil oveille, jusquVi ce qu’il fut enyvr6 derechef el en eslat d’eslre rapport au liou oü on Tavoit pris. Et cet hotnme estant reyonu à luy mme ne manqua pas de prendre pour une vision ce qui luy paroissoit inconciliable avec le cours de sa vie, et de debiler au peuple dos maximes et des revolations qu*ii croyoit avoir apprises dans ce paradis pretendu, el cestoit ce que le Calife soubaitoil. Or, puisquune realitd a pass6 pour une vision, qui est ce qui empeche qu*une vision passe pour uno realil ? 11 est vray que d’autant plus que nous voyons de la liaison dans ce qui nous arrive, daulant plus sommes nous confirms dans l'opinion que nous avons de la realit6 de nos apparences ; el il est vray aussi que daulant que nous oxaminons nos apparencos de plus pràs, d’aulant les Irouvons-nous niieux suivies, comme les microscopes et autros moyens de faire des experiences fönt voir. Cel accord perpetuel donne une grande asseurance, mais apres tout elle ne sera que morale jusquà ce que quelque homme découvre a priori l'origine du monde que nous voyons, el qu*il puise dans le fonds de l’essence pourquoy les choses sonl de la manierc quelles paroissenl. Car cela estant, il aura domonströ que ce qui uqus paroist est une realit, et qu’il est impossible que nous en soyons desabusös jamais. Mais je croy que cela approchoroil fort de la vision béatifique, et quil est difficile d’y pretendre dans l'estat oü nous sommes. Cependant nous apprenons par là combien la connoissance que nous avons communement du corps et de ia matierc doil estre confuse, puisque nous croyons d’eslre asseurs qu’il y en a, et que nous trouvons, au beul du conle, que nous pourrions nous tromper. Et cela confirme la belle pensée de Mons. des Cartes de la preuve de la distinction du corps et de l'ame, puisqu*on