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Page:Leibniz - Die philosophischen Schriften hg. Gerhardt Band 3.djvu/657

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Grande Bretagne de la part de M. le Duc de Wolfenbuttel, sur son avenement à la Couronne, et qui ira de là en France complimenter le Roy sur la paix avec l’Empire, vous portera encore quelques bagatelles de ma part : mes premières Remarques sur un Livre de Milord Shaftsbury, et une espèce de Dialogue contenant quelques Reflexions sur certains Entretiens du R. P. Malebranche. 11 y a bien long temps que j’ay fait ce Dialogue, et ce n’est pas grand chose.

Ma Dynamique demanderoit un ouvrage exprès ; car je n’ay pas encore tout dit ny communiqué ce que j’ay à dire là dessus. Vous avés raison, Monsieur, de juger que c’est en bonne partie le fondement de mon système, parce qu’on y apprend la différence entre les vérités dont la nécessité est brute et géométrique, et entre les vérités qui ont leur source dans la convenance et dans les Anales. Et c’est comme un Commentaire sur ce beau passage du Phaedon de Platon, que j’ay cité quelque part dans un Journal, qu’en supposant qu’une Intelligence produit toutes choses, il faut trouver leur sources dans les causes finales. Socrate y blâme Ânaxagore, qui avoit dit qu’une Intelligence vooç avoit produit les choses, et après cela n’avoit parlé que du concours des corpuscules, sans employer cette Intelligence et sans marquer les fins des choses. Pour varier un peu, M. d’Imhof vous apportera aussi une Dissertation courte, mais un peu paradoxe, que j’ay faite sur l’Origine des François, sur leur premier, second, troisième et quatrième gites. Je prouve par des passages formels, mais peu observés, des Anciens, qu’ils sont venus originairement de la Mer Baltique ; que leur second gîte a été entre la riviere du Mein et les montagnes du Harz ; le troisième entre le Weser et le Rhin ; et le quatrième dans les Gaules. Je vous prie, Monsieur, de n’en rien dire encore aux amis, jusqu’à ce que vous ayez receu cet Ecrit, que je vous supplieray de faire alors bien copier, afin que M. le Baron d’Imhof le puisse presenter à M. le Marquis de Torcy, car quand M. d’Imhof a passé icy, le temps ne me permettoit pas de le faire bien copier. Comme M. Keill écrit d’une maniéré un peu grossière, je ne luy répondrai pas. Pourquoy se chamailler avec de telles gens ? Je pense à repondre à ces Messieurs par des realités, quand j’en auray un peu plus le loisir. Je n’ay pas même encore lu le Livret de M. Keill avec attention. Cependant en le parcourant je n’ay rien remarqué qui paroisse prouver ce qu’il prétend. Messieurs les Cartésiens vulgaires sont bien aises d’avoir