ßeibnij an ftemonb be SRonmort. 667 Homere n’est qu’une miserable rapsodie indigne de l'admiration que les savants superstitieux ont pour luy depuis 2000 ans. Voila Mr la querelle qui occupe icy les gens de lettres. Le Pere Renau a donné un livre, mais ce ne sont que des elemens. On dit icy que l’academie de Berlin est tombée depuis la mort du dernier Roy de Prusse. Ce seroit dommage; le volume qu’elle a donné fort enrichi par vous nous avoit fait concevoir de grandes esperances. Je vous supplie donc, Monsieur, de m’apprendre une voye sure, car je veux vous payer le tribut qui vous est du comme au grand dictateur de la Republique des lettres. Je vous avoue aussi, Monsieur, que si par hazard mon livre avoit le bonheur de meriter quelque approbation de vous, ce seroit chose extrêmement flatteuse pour moy. Enfin je voudrois sçavoir si vous approuvez la liberté que j’ay prise de vous citer dans l’avertisse¬ ment sur tout vers la fin. Je vous prie de croire, Monsieur, que per¬ sonne n’honore plus que moy les admirables talens qui vous ont acquis un nom immortel parmi les hommes et n’est avec plus de respect et de pas¬ sion etc. Si vous recevez cette lettre et que vous voulez me faire l’honneur de m’ecrire, ma demeure est dans le cul de sac de Guimené proche la place Royale. ReUrnig au Stcmonb be SRoitmort* Je croyois que vous étics encor en Angleterre, ayant prié Monsieur votre frere de m’apprendre votre Retour. Enfin il me mande que vous estes déjà chez vous depuis plusieurs mois. Ainsi je ne dois pas différer davantage de vous écrire et de vous remercier de toutes vos bontés. Le gentilhomme qui me devôit porter quelque chose à Vienne, ne m’y aura plus trouvé. Votre excellent ouvrage m’a réjoui extrêmement. Les hommes ne sont jamais plus ingénieux que dans l’invention des jeux; l’esprit s’y trouve à son aise. C’est pourquoy j’ay souhaité qu’un homme aussi habile que vous l’étes, Monsieur, se mit à les examiner. Vous avés rempli mon attente. J’eusse souhaité les loix des jeux un peu mieux décrites, et les termes expliqués en faveur des estrangers et de la postérité. Je souhai- terois que vous achevassiés tous les jeux qui dependent des nombres. Un Eveque de Tournay, nommé Balderic, qui vivoit dans l’onzieme siecle, a laissé une Chronique de Cambray, où il parle lib. t. cap. 88 d’un jeu
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