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Tentamen Anagogicum

auteur[1] qui publia un ouvrage d’Optique en Angleterre témoigna de m’en sçavoir bon gré. L’ordre veut que les lignes et surfaces courbes soyent traitées comme composées de droites et de plans. Et un rayon est determiné par ce plan, où il tombe, qu’on considere comme y formant la surface courbe. Mais le même ordre veut, que l’effect de la plus grande facilité soit obtenu dans les plans au moins qui servent d’elements aux autres surfaces, ne pouvant pas estre obtenu à l’egard d’elles aussi. D’autant plus que par ce moyen il se satisfait à leur egard à un autre principe qui succede au precedent et qui porte qu’au defaut du moindre, il faut se tenir au plus determiné, qui pourra estre le plus simple, lors même qu’il est le plus grand.

Or il se trouve que les anciens et Ptolemée entre autres s’estoient déjà servis de cette Hypothese du chemin plus aisé du rayon qui tombe sur un plan, pour rendre raison de l’egalité des angles d’incidence et de reflexion, qui est le fondement de la Catoptrique. Et c’est par cette même Hypothese que Mons. Fermat rendit raison de la loy de la refraction selon les sinus ou (l’enonçant d’un autre biais avec Snellius) selon les secantes. Mais qui plus est, je ne doute point que cette loy n’ait esté premierement trouvée par ce moyen. Car l’on sçait que Wilibrord Snellius, un des plus grands Geometres de son temps et fort versé dans les methodes des anciens, en a esté l’inventeur, ayant même composé un ouvrage, qui n’a pas esté publié à cause de la mort de l’auteur, mais comme il l’avoit enseigné à ses disciples, toutes les apparences sont que Monsieur des Cartes venu en Hollande un peu apres et plus curieux de ces choses que personne, l’aura appris. Car la maniere dont il a taché d’en rendre raison par les efficientes ou par la composition des directions à l’imitation de la reflexion des balles estant extremement forcée, et pas assez intelligible, pour ne dire rien de plus icy, fait bien voir que c’est un raisonnement apres coup ajousté tellement quellement à la conclusion, et qu’elle n’avait pas esté trouvée par ce moyen. De sorte qu’il est à croire, que nous n’aurions pas eu si tost cette belle decouverte, sans la methode des finales.

Je me souviens que des auteurs habiles ont souvent objecté contre ce principe que dans la Reflexion même il ne semble point reussir, lors qu’on l’applique aux courbes ; et qu’il arrive dans les miroirs concaves que

  1. Leibniz hat am Rande bemerkt : (Mons. Molineux).