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VII

due, ou si l’on veut la matière première, n’est autre chose qu’une certaine répétition indéfinie des choses en tant qu’elles sont semblables entre elles ou indiscernables.

Mais de même que le nombre suppose des choses nombrées, l’étendue suppose des choses qui se répètent et qui, outre les caractères communs, en ont de particuliers. Ces accidens, qui sont propres à chacune, rendent actuelles, de simplement possibles qu’elles étaient d’abord, les limites de grandeur et de figure. La matière purement passive est quelque chose de très vil qui manque de toute vertu, mais une telle chose ne consiste que dans l’incomplet ou dans une abstraction. »

Ceux qui veulent qu’une telle chose soit une substance renversent l’ordre des paroles aussi bien que des pensées. Outre l’étendue, il faut avoir un sujet qui soit étendu, c’est-à-dire une substance à laquelle il appartient d’être répétée et continuée. La notion de la substance répandue ou répétée est donc antérieure à sa répétition.

Mais que serait-ce qu’un Dieu qui se répète et se continue sinon la matière ? Mais alors com-