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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/17

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VIII

ment peut-on lui attribuer l’unité et l’indivisibilité ?

Elle est une, dites-vous : mais elle a des parties, ou elle n’est plus l’étendue. Elle est infiniment divisible est-ce pour cela que vous la déclarez indivisible ? Elle répète indéfiniment les choses en tant qu’elles sont semblables. Donc elle suppose les choses qu’elle répète. Donc elle n’en est pas la source infinie, mais l’indéfinie répétition dans l’espace et dans le temps.

C’est une pure puissance, vous en faites l’acte de Dieu ; c’est quelque chose de passif, vous en faites l’énergie des êtres, un principe d’action, la force de diffusion de la divinité, tandis qu’elle n’est que la matière diffuse en dehors de Dieu.

Spinoza appuie cette erreur sur une fausse manière de considérer la quantité. Dans le Schol. de la Prop. XV et dans sa Lettre 29 sur l’infini, il distingue deux sortes de quantités, l’une que l’on imagine, l’autre que l’on perçoit par l’entendement : la première, que l’imagination nous représente divisible et qu’un penchant naturel nous porte à diviser ; la seconde, que nous concevons comme indivisible à l’aide de l’enten-