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IX

dement qui nous en fait percevoir la substance et non plus les modes. Leibniz, dans la réfutation, se contente de faire remarquer ce qu’il y a d’étrange à dire que l’étendue n’est pas divisible : mais on peut, à l’aide de textes nombreux, reconstituer sa pensée plus développée sur ce point et l’opposer à Spinoza en ces termes : « Vous mettez en Dieu la quantité, mais c’est la quantité sans divisibilité. En effet, Dieu ou la substance est indivisible, donc en tant que substance la quantité l’est aussi. Mais en vérité ce n’est rien dire, et même il importe peu qu’il s’agisse d’une quantité réelle ou idéale. S’il s’agit de la première, elle est actuellement sous-divisée en une infinité de parties. Je dis une infinité parce qu’il n’y a pas de raison suffisante de limiter cette division et bien moins encore de déclarer l’indivisibilité. Entendez-vous parler au contraire de la seconde, c’est-à-dire de la quantité idéale : elle enveloppe la possibilité d’être divisée à l’infini. Prenons pour exemple la quantité de la matière : comme Descartes et comme vous, je ne vois pas de raison de la limiter. Mais je suis loin d’en