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conclure qu’elle est indivisible et infinie : j’en conclus, au contraire, qu’elle est infiniment divisible[1]. En effet, entendez-vous parler de la quantité réelle ou de la quantité idéale de la matière. Dans un cas, la division est actuelle ; dans l’autre, elle est possible. Dans les deux, il y a divisibilité. Ce ne peut donc être ni de l’une ni de l’autre que vous entendez parler quand vous parlez de la quantité indivisible et infinie, qui est Dieu. Il reste que ce ne soit d’aucune quantité connue. »

Les défenseurs de Spinoza insistent et voient là une belle application des mathématiques à la métaphysique : « Pour Spinoza, nous disent-ils, les quantités finies s’anéantissent, et ce qui reste est l’infini. C’est précisément la loi du calcul inventé par Leibniz. »

Il n’y a qu’un malheur : il est bien vrai que chez Spinoza les quantités finies s’annulent, mais ce qui reste n’est pas l’infini, c’est l’indéterminé.

Leibniz le lui prouve par son analyse si fine

  1. Nous nous réservons de revenir sur cette opinion de Leibniz, que paraissent contredire les résultats acquis de la science. Nous insistons seulement sur un point : c’est qu’elle contredit certainement l’opinion de Spinoza.