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XVI

rappelée par lui : Ex nihilo nihil, ou bien ce principe transformé, devenu une vérité rationnelle à priori, et la formule même du panthéisme : Dieu renferme l’être et l’idée de chaque chose.

S’il emploie le premier, il a tort d’appliquer à Dieu un principe qui n’est applicable qu’aux choses finies. S’il emploie le second, et c’est en effet celui qu’il emploie dans l’Éthique, il a tort d’appliquer aux choses finies un axiome qui ne s’applique qu’à Dieu et aux vérités éternelles infinies.

Leibniz s’attache à détruire la fausse application du second de ces principes, et signale avec une merveilleuse clarté le vice radical de la logique de Spinoza, qui est précisément de confondre les idées générales et les notions individuelles ; il ruine ainsi la prétendue impossibilité de la création. Bien loin d’y voir une impossibilité quelconque, Leibniz n’y voit que la réalisation des possibles, qui de simples prétendans qu’ils étaient d’abord arrivent à l’existence réelle sous le nom d’êtres contingents. Les idées de ces choses sont en Dieu leur auteur elles y forment ces grandes familles phi-