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XXX

la sphère particulière qui surmonte le tombeau d’Archimède, comme sur l’idée générale de la sphère. Par un procédé qui lui est habituel, il transforme les vérités de fait, et de ce nombre sont les âmes, les corps, la nature entière, en tant que créée de Dieu. Avec la pensée et l’étendue il lui semble, comme à Descartes, bien plus qu’à Descartes, que tout cela nous est donné dans la nature même de la substance. Et il va parler des âmes et des corps comme de modes de la pensée et de l’étendue. En vain Leibniz lui fait remarquer que ce sont les pensées particulières qui sont les modes de l’esprit, bien loin que l’esprit soit le mode de la pensée, que l’étendue suppose des choses qui se répètent, bien loin qu’elle les produise. Spinoza oppose à l’ordre adopté par Dieu, et reproduit par la nature, l’ordre adopté par lui.

Dans quel but renverse-t-il ainsi toutes les lois de la nature, et fait-il à ce point violence aux choses ? Ici j’ai besoin de rappeler et de mettre en présence le résultat final de la Théodicée de Spinoza et celui de la Théodicée de Leibniz : D’une part, un Dieu sourd, fatal, inexorable, qui