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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/40

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XXXI

tantôt nous apparaît comme l’indétermination de la pensée voisine du néant, tantôt comme le mécanisme logique de la nature à priori, sans égard aux choses ; de l’autre, au contraire, un Dieu bon, un Dieu sage, qui est le siège des vérités éternelles et la source des vérités de fait, dont l’intelligence est toujours une, toujours égale, toujours en acte, soit qu’elle porte au dehors des paroles de vie et qu’elle appelle les choses à l’existence, soit qu’elle reproduise éternellement au dedans les perfections de sa nature dans l’unité de sa substance.

Après cela, quand je dirai que tous deux cherchent dans les choses l’expression de la nature divine, on me comprendra, je pense, et l’on ne tombera pas dans l’erreur de ceux qui confondent leurs tendances. Tous deux, il est vrai, cherchent l’expression de Dieu dans les choses : mais l’un y cherche l’expression d’un Dieu intelligent et libre, l’autre celle d’un Dieu fatal et brut. L’un poursuit dans le monde la nécessité abstraite de la géométrie, l’autre la certitude réelle de la métaphysique, jointe à la morale. Pour chacun, le monde est un miroir, mais l’objet qu’il représente est différent.