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LI

spontanéité intérieure de chaque monade, il veut de plus que l’accord de ces monades entre elles soit également spontané, c’est-à-dire qu’il naisse du fond d’activité propre à chacune. Le principe interne des changemens de la monade est aussi un principe d’harmonie. Car c’est une concentration de l’univers en un, une représentation du divisible dans l’indivisible, la réalisation même des conditions de l’harmonie : l’unité dans la variété. Par la même force dont elle est douée pour agir, la monade est réglée : elle reçoit avec son efficacité propre des délinéations primitives et des limitations originelles conformes à sa nature d’être créé. La portion de matière qui lui est affectée comme élément de passivité la fait sympathiser avec l’Univers et l’empêche de se soustraire à l’ordre général. Une loi que ne viole jamais la nature et que l’on pourrait appeler l’art des transitions insensibles, la fait passer doucement d’un état à un autre et met de la continuité dans la série de ses opérations, en sorte que tout lui arrive avec ordre et que tout s’enchaîne dans ses états.