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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/61

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LII

Assurément, un tel système respire la tendance à l’harmonie, et bien qu’il y ait une variété infinie, il y a de l’unité.

Au lieu de cette sorte d’accord spontané qui saisit l’âme et le corps, au lieu de cette richesse d’organisation qui, sans cesse ramenée sur elle-même comme un sang qui circule, se déploie et se tempère avec ordre, au lieu de ces limites salutaires qui nous rappellent notre dépendance, que trouvons-nous chez Spinoza ?

Deux ordres simultanés, nous dit-il, l’un d’actions et de passions des âmes, l’autre d’actions et de passions des corps [1]. C’est-à-dire, à première vue, le dualisme cartésien, qui consiste à mettre d’un côté la pensée et de l’autre l’étendue, à distinguer l’esprit et la matière.

Mais je ne ferai pas difficulté d’avouer que dans le système de Spinoza, ce dualisme n’est qu’apparent, et que de fait il le supprime. En effet, d’après la Prop. VII, p. 2, ces deux ordres simultanés ne sont que deux suites de la nature

  1. Prop. XI, p. 3.