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Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/66

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LVII

Voici maintenant ce qu’il faut bien comprendre. Pour Spinoza, la puissance d’agir en Dieu, c’est l’étendue. Dieu agit, c’est-à-dire il s’étend, et son étendue répète indéfiniment son action suivant le cours interrompu des choses.

Les choses sont les modes de cette action, de même que les idées sont les modes de la pensée. Il n’y a que des modes pour exprimer l’action de Dieu, ce qu’on rend d’une manière triviale, mais vraie, en disant que c’est Dieu qui fait tout.

Mais alors, cet influx physique, rejeté tout à l’heure par Spinoza comme une incroyable grossièreté des scolastiques, quand il s’agit d’expliquer l’union de l’âme et du corps, Spinoza ne vient-il pas à son insu de l’attribuer à Dieu, agissant sur le monde ? Qu’est-ce, en effet, que l’action de Dieu dans son système, si ce n’est une véritable influence physique de la divinité ? Non-seulement cette action s’étend aux choses, mais elle s’étend dans les choses. Ce n’est pas seulement par l’efficacité de sa puissance qu’il agit il y a transfusion de ses réalités dans la nature.

Le caractère propre d’une telle influence, c’est