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LXIII

qu’à son retour de France par l’Angleterre et la Hollande, il vit Spinoza et qu’il s’entretint avec lui. Ce voyage à La Haye, où résidait alors Spinoza, et les entretiens qui en ont été la suite, avaient échappé aux biographes de Spinoza et à ceux de Leibniz, excepté M. Guhrauer ; mais il faut avouer que Leibniz en parle dans sa Théodicée en des termes qui paraîtraient devoir ôter toute valeur à ce fait d’une entrevue des deux philosophes. Si la conversation avait pris et gardé le tour purement anecdotique que semble insinuer Leibniz, il n’y aurait pas lieu d’y attacher un grand prix ; mais Leibniz n’a pas tout dit dans la Théodicée : Spinoza était au XVIIe siècle, un philosophe compromettant, et c’était déjà pour beaucoup être suspect que de l’avoir visité.

Leibniz, toujours prudent, quelquefois même un peu diplomate, savait donner aux choses un tour fin auquel on se laisse prendre. « Je vis M. de la Court aussi bien que Spinoza : j’appris d’eux quelques bonnes anecdotes sur les affaires de ce temps-ci. » Mais si l’on croit que l’entretien ne fut qu’anecdotique et plaisant, on se