Aller au contenu

Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/77

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LXVIII

et de repos se conserve. Et, dans une lettre à Oldenburg, il s’en sert pour établir l’accord des parties de l’univers. D’autre part, il rejette le vide et les atomes.

Jusqu’ici, Spinoza ne fait qu’emprunter à Descartes, et déjà cependant l’altération du Cartesianisme est profonde[1]. En effet, quand Descartes propose son hypothèse des tourbillons, il prend comme accordées deux choses : la divisibilité et le mouvement de la matière. Comme la Genèse, il suppose une division initiale faite par Dieu lui-même au sein de la masse étendue. Spinoza, plus hardi que son maître, prétend s’en passer, il ne garde que le mouvement. À l’en croire, la divisibilité, aussi bien que l’idée du vide, naît d’une fausse manière de considérer la quantité. Qu’est-ce, en effet, que le vide, sinon la quantité séparée de la substance ? et qu’est-ce que la divisibilité, sinon la quantité prise à part de la substance, d’une manière abstraite et superficielle ? Si la divisibilité de la matière n’est qu’une faiblesse de l’esprit, il faut

  1. V. Sch. Prop. XV, p. 1, et Lett. 25 sur l’infini.