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LXIX

donc s’élever au-dessus du divisible, à l’indivisible, c’est-à-dire à l’idée de cet univers pris comme un tout indivis et complet, sans distinction réelle. D’où il suit que la vraie science consiste à effacer de plus en plus les distinctions modales afin de revenir au fond commun et identique : la substance ou la matière. Tel est le point de départ de Spinoza.

J’ai déjà dit ce que pensait Leibniz de l’étendue nue et indivisible de Spinoza, et de cette synthèse chimérique de la matière. Les sciences positives de nos jours y ont percé par des divisions fécondes qui accusent mieux que tous les raisonnemens des distinctions réelles au sein de la masse étendue.

Mais, il y a plus : le mouvement lui-même que Spinoza conserve lui échappe comme l’étendue lui échappait naguère. Et, sur ce point encore, les savantes analyses de Leibniz lui ôtent toute ressource.

Spinoza veut tout expliquer mécaniquement, et Leibniz pousse les explications mécaniques