Page:Leibniz - Réfutation inédite de Spinoza.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LXXI

ment quelque chose d’imaginaire, et qui n’est pas entièrement fondé dans la nature des choses.

Pour en faire quelque chose de réel, il y faut de plus un détail de ce qui change et la force de changer, et en dernière analyse, la réalité du mouvement est dans un état momentané du corps, qui, ne pouvant pas contenir de mouvement (car le mouvement demande du temps), ne laisse pas de renfermer de la force, et qui consiste même dans la force faisant effort pour changer[1]. Le mouvement suppose donc la force, ou cause prochaine du changement. C’est elle qui a le plus de réalité elle est fondée dans un sujet, par elle on peut connaître à qui le mouvement appartient.

Cette force est différente du mouvement c’est elle qui se conserve égale dans le monde, et non pas le mouvement, comme le disent les Cartésiens, pour avoir considéré l’étendue, abstraction faite de la force.

La notion de la force manque à Spinoza :

  1. Dut. II, p. 45.