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LXXII

s’il l’eût comprise, c’en était fait du Spinozisme, car il lui fallait renoncer à son système et accepter celui de son adversaire.

Mais, on sent que Spinoza ne pouvait pas davantage arriver aux véritables lois du mouvement, puisqu’il n’avait pas même la véritable notion du mouvement et qu’il manquait d’êtres susceptibles de ces lois. Nous avons vu Leibniz lui démontrer la fausseté de la plupart de celles inventées par Descartes : Spinoza, dans une lettre à Oldenburg[1], reconnaît que la sixième lui semble fausse ; mais d’ailleurs il ne paraît pas avoir de vues d’ensemble à cet égard ; et, en somme, il suit assez aveuglément son maître.

Leibniz, en l’entreprenant sur ce sujet, avait évidemment pour but de détromper le Cartésien. Il ne savait pas qu’il renversait le Spinozisme encore à naître, et, cependant, il l’attaquait par la base.

« Spinoza ne voyait pas bien le défaut des règles du mouvement de M. Descartes, nous dit-il, il fut surpris quand je commençay de lui mon-

  1. Lettre XV, p. 441.