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Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/217

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audace ; mais le 20 janvier 1809 il fut arrêté, conduit à Paris, à la prison de la Force, puis condamné à mort. Chateaubriand n’avait probablement, pour obtenir la grâce de son cousin, qu’à demander une audience à l’empereur. Mais il était gêné par son rôle public. Deux ans auparavant il avait écrit dans le Mercure l’article célèbre : «… C’est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l’empire ; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l’intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du maître du monde… »

Il fit cependant ce qu’il put, mais on ne sait pas bien quoi. (Je vous renvoie, pour le détail de cette histoire, à la Vie politique de Chateaubriand, par M. Albert Cassagne.) Chateaubriand dit dans les Mémoires d’outre-tombe : « Je m’adressai à madame de Rémusat ; je la priai de remettre à l’impératrice une lettre de demande de justice ou de grâce à l’empereur. » Madame de Chateaubriand dit dans le Cahier rouge : « Mon mari écrivit à Bonaparte ; mais, comme quelques expressions de sa lettre l’avaient, dit-on, choqué, il répondit : Chateaubriand demande justice, il l’aura. » Et Madame de Rémusat raconte dans ses Mémoires, que l’empereur lui dit : « Chateaubriand a l’enfantillage de ne pas m’écrire à moi » (ceci contredit le Cahier rouge) ; « sa lettre à l’impératrice est un peu sèche et hautaine ; il voudrait m’imposer l’importance de son talent. Je lui réponds par celle