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Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/324

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est une jolie petite négresse qui, élevée à Paris dans une noble famille, y devient amoureuse du fils de la maison et se réfugie au couvent, où elle meurt. Édouard est un jeune bourgeois qui aime une jeune veuve d’un très grand nom, qui est aimé d’elle, mais qui, ne voulant ni la compromettre, ni la diminuer en devenant son mari, va se faire tuer dans la guerre d’Amérique. Ce sont des romans très délicats, très purs, et surtout d’un parfait et même d’un terrible « bon ton », avec un fond d’idées libérales. Il ne paraît pas que Chateaubriand ait beaucoup déteint littérairement sur son amie, si ce n’est que la négresse Ourika a pu être suggérée par la Peau-Rouge Atala, et que l’enfance d’Édouard ressemble un peu à l’enfance de René.

Il y a madame de Noailles, « la belle Nathalie ». C’est elle qui attendit Chateaubriand en Espagne après son voyage en Palestine. Quand il la retrouva, il eut à la consoler. Car, comme l’explique madame de Boigne (I, 303) « pendant l’absence de Chateaubriand, elle avait laissé tromper ses inquiétudes par les soins assidus du colonel L… Tandis qu’elle attendait le pèlerin de Jérusalem à Grenade, elle y apprit la mort du colonel. De sorte que, lorsque M. de Chateaubriand arriva, préparant des excuses pour son retard et des hymnes pour l’exactitude de sa bien-aimée, il trouva une femme en longs habits de deuil et pleurant avec un extrême désespoir la mort d’un rival heureux en son absence. » Madame de Boigne, un peu plus loin, prête à madame de Noailles