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Page:Lemaître - Chateaubriand, 1912.djvu/336

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ciel lui fit la grâce de mourir avant madame Récamier (4 juillet 1848). Elle était venue s’installer chez madame Mohl pour être à portée de son ami mourant. « Chaque fois, dit madame Le Normant, que madame Récamier, suffoquée de douleur, quittait la chambre, il la suivait des yeux sans la rappeler, mais avec une angoisse où se peignait l’effroi de ne plus la revoir. » Le 10 juillet 1848, J.-J. Ampère écrivait à Bacante : « Vous pouvez juger dans quel état se trouvait madame Récamier, brisée corps et âme : depuis quelque temps, rien n’était plus douloureux que les soins rendus par elle avec un inaltérable dévouement à son illustre ami. Il ne parlait presque pas et il voyait à peine si on était près de lui ; elle en était doublement séparée. Cet état d’anxiété perpétuelle et pareille à celle qu’on éprouve loin de ce qu’on aime, elle le ressentait à ses côtés. Elle était là quand il a cessé de vivre. Elle ne l’a pas vu mourir. »

Le 2 juillet, il avait reçu le viatique. Le 3 juillet, il avait dicté ces lignes à son neveu : « Je déclare devant Dieu rétracter tout ce qu’il peut y avoir dans mes écrits de contraire à la foi, aux mœurs, et généralement aux principes conservateurs du bien. » Les années précédentes, il observait autant qu’il pouvait les lois de l’Église sur l’abstinence et le jeûne. En 1842 et 1843 tout au moins, il avait un confesseur : l’abbé Seguin, prêtre de Saint-Sulpice.

Sismondi, qui rencontra Chateaubriand chez madame de Duras en 1813, rapporte dans son journal : «…