Page:Lemaître - Les Contemporains, sér1, 1898.djvu/193

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des choses rien qu’en lisant ces notes d’un vieux professeur et pressentiraient peut-être ce que c’est enfin que cet art d’écrire que M. Renan niait récemment avec une si noire et si complète ingratitude.

M. Jacquinet a fait précéder les Oraisons funèbres d’une Introduction très substantielle où il nous montre, entre autres choses, que Bossuet a toujours été aussi sincère que le pouvaient permettre les conditions mêmes et les convenances du genre. « Voyez, je vous prie, ajoute M. Jacquinet, si dans notre France démocratique l’oraison funèbre, qui n’est pas du tout morte quoi qu’on dise (elle n’a fait que passer des temples dans les cimetières, en se laïcisant), est devenue plus libre, si elle se pique avec austérité de tout montrer, de tout dire, et s’astreint à des jugements où tout, le mal comme le bien, soit exactement compté. » M. Jacquinet n’a que trop raison sur ce point, et, quant au reste, bien qu’il lui arrive ensuite de rabattre quelque peu dans ses notes les personnages exaltés dans le texte, on trouvera qu’il a très suffisamment lavé Bossuet de l’accusation de flatterie et de complaisance.

Ce n’est pas tout : le soigneux éditeur nous donne une biographie très précise de chaque personnage et, en assez grande abondance, les passages de Mémoires ou de Correspondances qui nous peuvent éclairer sur son compte. Je remarque ici qu’avec une très innocente habileté M. Jacquinet, qui ne veut pas faire de peine à Bossuet, a un peu trop choisi, parmi les té-