Page:Lemaître - Les Contemporains, sér2, 1897.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’on ne dit pas, les seules déterminantes, aussi honteuses que les autres sont niaises.

Puis, une brève et énergique péroraison :

La loi de Dieu est toujours là… Bon gré, mal gré, il faudra s’y soumettre… Un jour, nous entendrons Dieu nous dire ; Allez, maudits !… Et aujourd’hui, si nous voulons, cette consolante parole peut retentir a nos oreilles : Mon fils, allez en paix… Il faudrait être fou pour hésiter entre ces deux jugements.

Je n’ai pas assez entendu le Père Monsabré pour définir son talent avec une entière sécurité. Tout ce que je puis dire, c’est qu’il a, en général, plus de clarté, de belle ordonnance dialectique, de mouvement et de force (avec un peu d’enflure quelquefois), que d’onction, de pénétration, de délicatesse et de pathétique. J’ai cru voir à certains signes qu’il serait un excellent orateur populaire, doué de verve, de bonhomie et de franchise ; qu’il se guindait pour son auditoire de Notre-Dame ; que la sublimité, la couleur et les divers ornements oratoires de son style étaient quelque chose d’appris et de plaqué, et que, livré à sa vraie pente, il eût plus volontiers parlé comme un Père Lejeune ou un Bridaine relevé d’un peu de Bourdaloue. Mais ce n’est là qu’une impression que je donne pour ce qu’elle vaut.