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Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/138

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après… telle est sa vision des choses. Elle est d’une surprenante simplicité. Aucune des doctrines qui ont presque renouvelé cette vision en nous ne semble être arrivée jusqu’à lui. Il ne les a ni pressenties ni connues. Quand il rencontre Darwin, il le raille du même ton qu’aurait fait Louis Veuillot. Il n’est plus de ce temps, sans être, comme Homère, Virgile ou Racine, de tous les temps. C’est un vieux sans être un ancien. Il est loin de nous, très loin…

— Oui, tout cela peut être vrai. MAIS…


II.

« Mais ça n’est pas vrai, m’écrit un de mes amis. Tu as le droit de dire de Hugo encore plus de mal que tu n’en as dit, mais seulement à propos de ses œuvres. Ce qu’on vient d’éditer, ce sont des reliefs, des rognures, — ou des rinçures, si tu préfères cette métaphore. Les héritiers, — par piété évidemment, — font flèche de tout bois et même de tous copeaux. Ils publient tous les brouillons, même ceux, du panier. Mon impression, à moi, qui ai lu tout Victor Hugo comme toi, et assez récemment, c’est que Toute la Lyre est une collection d’épreuves ratées ; sauf trois ou quatre exceptions, guère plus, chaque pièce me rappelle un équivalent, un « original » supérieur. Chaque théorie a déjà été exprimée avec plus de puissance et de développement… Ce qu’on nous donne aujourd’hui,