Page:Lemaître - Les Contemporains, sér4, 1897.djvu/295

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évoquer cette Macette dans un conte bleu et qu’on déclare avoir voulu faire tout bleu, n’est-ce pas une singulière aberration d’esprit ? Ou, si c’est que M. Zola ne veut pas avoir dressé pour rien l’arbre généalogique de ses Rougon-Macquart, n’est-ce pas un enfantillage un peu saugrenu ?

Par suite, ce conte bleu est, au fond, une histoire physiologique ! L’auteur ne veut pas nous laisser oublier que, si Angélique est sage, c’est parce qu’elle brode des chasubles et qu’elle vit à l’ombre d’une vieille cathédrale, mais que, dans d’autres conditions, elle eût pu aussi bien être Nana. C’est dans le cloaque Rougon que ce lis plonge ses racines et le mysticisme d’Angélique n’est qu’une forme accidentelle de la névrose Macquart. Il était sans doute très important de nous le rappeler !… Par les nuits chaudes, Angélique, ne sachant ce qu’elle a, saute pieds nus sur le carreau de sa chambre. Ce qui la tourmente, ce sont « les désirs insconcients… (page 93), la fièvre anxieuse de sa puberté ». Elle « devine Félicien ignorant de tout, comme elle, avec la passion gourmande de mordre à la vie ». Elle « ôte ses bas, devant Félicien, d’une main vive » (page 124). Et elle s’enfuit, « dans sa peur de l’amant. » (Partout ailleurs M. Zola eût dit : « la peur du mâle » ; c’est tout ce qu’il y a de changé ici.) Et encore (page 164) : « Elle se donnait, dans un don de toute sa personne. (« Se donner dans un don », goûtez-vous beaucoup ce pléonasme ?) C’était une flamme héréditaire rallu-