Et pourtant, nul de nous ne fuit la gloire amère
De porter haut ton nom sous tes soleils éteints,
Et tous nous demeurons, ô Patrie, ô ma mère,
Fidèles sans retour à tes pires destins !
evant que l’heure soit venue
Où l’aube les vient délivrer,
On entend parfois sous la nue
Les étoiles tout bas pleurer.
Et, rayant de feu les mirages
Tranquilles de l’horizon clair,
On voit, comme après les orages,
Des larmes d’or passer dans l’air.
Perdu dans l’ombre solennelle
Que ne trouble encore aucun bruit,
Écoutons la plainte éternelle
Des étoiles d’or dans la nuit :
« Hélas ! nous sommes prisonnières
Dans l’immensité du ciel bleu.
Qui donc brisera les ornières
Ouvertes sous nos chars de feu ?
« Chaque heure à la nocturne voûte
Nous donne un rendez-vous certain ;
Nos pas sont rivés à la route
Que pour eux traça le destin.