Ah ! les fils de l’Hellade, avec des yeux nouveaux
Admirant cette gloire à l’Orient éclose,
Criaient : « Salut au dieu dont les quatre chevaux
Frappent d’un pied d’argent le ciel solide et rose ! »
Nous autres nous crions : « Salut à l’Infini !
Au grand Tout, à la fois idole, temple et prêtre,
Qui tient fatalement l’homme à la terre uni,
Et la terre au soleil, et chaque être à chaque être !
« Il est tombé pour nous le rideau merveilleux
Où du vrai monde erraient les fausses apparences,
La science a vaincu l’imposture des yeux,
L’homme a répudié les vaines espérances ;
« Le ciel a fait l’aveu de son mensonge ancien,
Et depuis qu’on a mis ses piliers à l’épreuve,
Il apparaît plus stable affranchi de soutien,
Et l’univers entier vêt une beauté neuve. »
e dimanche, au Borgo, les femmes et les filles,
Lasses d’avoir, six jours, traîné sous des guenilles,
Étalent bravement un linge radieux.
Ce n’est plus le costume éclatant des aïeux :
Quand le peuple vieillit, l’habit se décolore :
Pourtant le rouge vif les réjouit encore :
Elles font resplendir sur le brun de leur peau
Des fichus qu’on dirait taillés dans un drapeau.