nchaîné, nu, dompté, sous le ciel qui flamboie,
L’audacieux, lassé d’un effort impuissant,
Blasphème, fou de rage, et son torse se noie
Dans des torrents fumeux de sueur et de sang.
Et l’infernal vautour, qu’un dieu jaloux envoie,
Plonge son bec avide en ce sein frémissant ;
Il ronge, il creuse et fouille incessamment son foie
Toujours jeune, toujours mourant et renaissant.
Bien plus cruelle, hélas ! bien plus terrible encore
Est cette ambition brûlante qui dévore
Ma poitrine et mon cœur, à toute heure, en tout lieu.
Et, sous l’âpre douleur de l’atroce morsure,
Cachant aux yeux de tous l’incurable blessure,
Je me débats en vain, comme le demi-dieu.
e soir étend son crêpe gris
Sur le vallon et la colline.
Pas d’étoile, au ciel vert de gris,
Pleurant sa lueur opaline
Dans la cascade cristalline...