« Savants, musicien, peintres, sculpteurs, poètes,
Qu’est-ce que votre ardent génie est devenu ?
Vous n’avez rien pensé, rien trouvé, rien connu,
Puissque tout est détruit des œuvres jadis faites ! »
Et je parlais ainsi dans la nuit, éperdu,
Fouillant avidement l’obscurité profonde
Et demandant le mot de son énigme au monde.
— Mais dans le ciel désert rien ne m’a répondu.
uand la Tintoretta fut morte, resté seul
Devant elle, il alla soulever son linceul,
Puis, comprimant un cœur que la souffrance obsède ,
Et le père appelant alors l’artiste à l’aide,
Il prit son chevalet, sa toile, son pinceau,
L’arrangea dans son lit comme dans un berceau,
Et, ployant sa douleur à cette œuvre sacrée,
Fit le dernier portrait de sa fille expirée.
Tout le jour, retrouvant sa force et son savoir,
Il travailla, farouche, obstiné, sans rien voir
Que le modèle à suivre et que la pose à rendre,
Et quand, le lendemain, à l’aube, on vint la prendre
Et clouer pour toujours au cercueil son beau corps,
Las du travail, à bout de torture et d’efforts
Après son accablante et funèbre journée,
Il put enfin pleurer, l’œuvre étant terminée.
Ô Maître ! mon amour est mort ce matin-ci.
Rentrant mon désespoir en moi, j’ai fait aussi