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PAUL MARIÉTON


1862




Paul Mariéton est né à Lyon le 14 octobre 1862. Après s’êre occupé des poètes et des ai listes de sa ville, il a descendu le Rhône, franchissant Valence, Avignon et Arles, et ne s’arrêtant qu’à l’embouchure du fleuve. D’un trait il a poussé jusqu’à la pointe du Midi, plus enthousiaste de la Provence que les Provençaux eux-mêmes, et le plus admirateur des hommes pour la belle poésie des Félibres. Il s’est mis à adorer ce monde-là comme s’il l’avait découvert et qu’il en eût été le Christophe Colomb.

Cependant la langue de Souvenance (1884) et de La Viole d’Amour 1886 n’a pas grand chose a voir avec le pays dont M. Mariéton s’est constitué l’ami, nous allions dire le protecteur. Pas de violence, rien d’exubérant chez le poète, lequel montre plus de délicatesse que d’ardeur et se plaît dans les tons adoucis et fus. Ce qui domine en lui, c’est un goût parfait que blesse toute crudité de mot, toute contorsion de phrase, tout geste désordonné. Au fond il appartient beaucoup plus, par les habitudes littéraires et la tendresse du sentiment, à son pays natal qu’à sa terre d’adoption. Qu’il ne s’en plaigne pas ! L’idéal lyonnais — nous ne savons quelle douceur rayonnante répandue là-bas chez les hommes et surtout chez les femmes — se marque bien sinon dans la personne, du moins dans l’œuvre poétique et même dans la prose de M. Mariéton, directeur de la Revue Félibréenne.

Les livres du poète ont été édités par A. Lemerre, qui va publier un autre volume ex ant pour titre : Hellas.

E. Ledrain.