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ADAM ET ÈVE
chose sous le ciel est infiniment secourable à celui qui, d’un cœur honnête et filial, se soumet au devoir. La vache gonfle son pis, la brebis broute les fleurs et distille son lait d’amande, l’abeille donne son miel. Il ne faut à l’homme qu’un peu de sueur et d’amour afin que le champ germe et que la pomme se dore à la branche. Et l’air, le vent, le soleil font le reste. Moi, j’avais retourné le sillon, j’avais semé le seigle, j’avais planté des noyaux pour nos faims futures. Les heures amenèrent des rites nouveaux. Ève et moi avions dansé le premier jour de vant les esprits sacrés du pain. Nous avions fêté ensemble les labours et les semailles. Des chants ailés voltigèrent autour du premier essaim bourdonnant des ruches. C’étaient là des cérémonies aimables et naïves comme au temps des pasteurs. Et un jour, m’éga lant à la nature, je me mis à greffer les es sences. Avec mon couteau je fendis donc l’aigrin ; j’insérai la pousse savoureuse ; et je parlais bas à l’arbre, comme pendant un acte d’amour. Je dis : « Arbre, sois la sève et la
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