Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/150

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deux heures. Donc, à ce soir, messieurs, et bonne promenade.

Et les deux ménagères continuèrent gravement leur travail, en vraies fermières qu’elles étaient, comme deux fées de nos anciens contes.

Juste en face du principal corps de logis, haut de trois étages à six fenêtres, une immense prairie déroulait son ruban vert entre deux rangs de peupliers quasi parallèles, et qui s’en allaient si loin qu’ils semblaient se rejoindre.

Et, comme des points roux et blancs qui se mouvaient dans l’herbe, des bœufs et des juments libres, épars où bon leur semblait, y pâturaient à l’aise et à perte de vue.

Heureux de la surprise des visiteurs, immobiles et plantés droit devant sa prairie :

— Nous la verrons plus tard avec ses tranchées d’arrosement, fit Desmarennes ; mais nous avons d’abord à inspecter les étables, les écuries, les chais, le parc, le jardin haut et le jardin bas. Par où, messieurs, préférez-vous commencer ?

— Par les jardins, répondirent spontanément les deux amis, auxquels vinrent bientôt s’adjoindre le docteur Laborde et quelques parents et amis de la famille.

Dans le jardin haut, le jardin fruitier, Desmarennes leur fit voir avec orgueil de magnifiques