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la triomphatrice

Claude.

Ah ! pardon… Vous savez que c’est un sujet auquel on ne touche pas. Nous l’avons traité une fois pour toutes, loyalement et nettement, nous avons discuté le divorce…

Henri.

Je m’y serais opposé de toutes mes forces.

Claude.

Je ne sais même pas pourquoi…

Henri.

Vous oubliez que je n’étais pas le seul obstacle. Sorrèze aussi est marié.

Claude, doucement.

Je vous en prie… Oui, là-bas aussi une femme s’est obstinée… Nous avons obéi…

Henri.

Vous avez des mots !

Claude.

Croyez-vous qu’il n’eût pas suffi de nous rejoindre ? mais le monde nous aurait acclamés… Sans amour, sans raison, sans convictions, deux êtres nous ont retenus… ont refusé, alors qu’il en était temps, de refaire leur vie ailleurs, ont préféré au foyer normal, au foyer heureux qu’ils pouvaient encore fonder, leur haine pour deux créatures d’une autre race, avec lesquels ils n’auraient jamais dû rien avoir de commun.

Henri, raide.

Votre devoir était de rester auprès de votre fille.

Claude.

Vous savez qu’il eût suffi de nous entendre.