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la triomphatrice

Sorrèze.

En ce cas, ma chère amie, c’est moi qui vous céderais la place, mais il n’y a aucun inconvénient à ce qu’on parle de nous ensemble. Ça ne changera rien à leurs habitudes.

Claude.

Vous êtes tout à fait prêt ?

Sorrèze, sous les armes.

Oui, Claude… (Un temps.) Vous le regrettez ? Avouez que vous n’aimez pas ce livre-là.

Claude.

Moins que les autres.

Sorrèze.

Franchement… est-il bon, oui ou non ?

Claude.

Michel, les uns diront oui, les autres non. Je ne serai pas avec ceux-là. C’est tout de même fait avec votre style… votre style qui nous bouleverse l’esprit, comme d’autres choses bouleversent le cœur… Mais je n’aime pas vos personnages, je n’aime pas leur atmosphère, je n’aime pas…

Sorrèze, l’embrassant.

Assez, assez ! D’ailleurs, moi aussi j’ai à me plaindre. (Claude lève la tête.) Voilà quinze jours que vous n’êtes venue rue Michel-Ange…

Claude.

Vous ne m’y aviez pas appelée.

Sorrèze.

Par discrétion, je vous laissais à votre livre.