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POÈMES ÉPARS

inspirer aux jeunes talents canadiens le noble désir d’inscrire leurs noms dans nos annales littéraires, afin de ne point mourir tout entier, comme nous le disait quelques heures avant l’heure suprême, celui que nous regrettons à si juste titre, et qui, nous l’espérons, vivra longtemps dans la mémoire de ses compatriotes !


(De L’écho du Cabinet de Lecture)


Nous avons la douleur d’apprendre en ce moment la mort de M. Joseph Lenoir, assistant-rédacteur au Journal de l’Instruction Publique.

Né en 1822,[1] il faisait espérer une plus longue carrière, Dieu l’a enlevé ainsi dans la force de l’âge, dans la plénitude de ses facultés ; il l’a donc jugé digne d’un sacrifice plus grand, plus pénible et par conséquent plus méritoire.

Il s’est vu mourir jeune en présence de sa femme, en qui il savait si bien reconnaître des trésors de bonté, de douceur et de piété ; en présence de ses jeunes enfants, pleins d’avenir et d’espérance déjà, grâces à ses soins, regrettant de ne pouvoir faire plus pour leur donner un avenir plus heureux et plus assuré. La mort lui a donc montré toutes ses tristesses et toutes ses amertumes, et il a paru devant elle ferme, calme, doux et résigné devant un coup si terrible et si prématuré.

  1. Le texte porte la date erronée 1824.