Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/110

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vol domestique », et, comme l’une de ses commensales habituelles, madame de Montgomery, s’étonnait qu’on n’ouvrît pas une enquête, Babet la pria de ne point insister, alléguant « qu’on se ferait des ennemis et qu’on ne découvrirait rien. — Au surplus, ajouta-t-elle, cela concerne M. Leverd, seul chargé des intérêts de M. de Normont ».

Et, tout à coup, ce peu d’empressement fait place à la plus grande activité : Normont se décide subitement à porter plainte. Il écrit de sa main au Préfet de police, détaille toutes les péripéties du drame, il les grossit même : d’après lui, le nombre des bandits se montait à huit pour le moins, « puisqu’ils cernèrent la maison et les environs » ; ils avaient dû se munir d’une échelle de quinze pieds. Il étale ensuite, en une longue énumération, la liste des objets volés : outre ses 6.000 francs, des chemises de femme par douzaines, 52 serviettes ouvrées, des dentelles, des robes, des nappes, des draps de lit… D’ailleurs les domestiques et le jardinier