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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/111

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sont insoupçonnables ; les maîtres en répondent « corps pour corps », et c’est au dehors qu’il faut chercher les coupables.

Pourquoi cette volte-face ? Normont s’est avisé qu’il va tirer grand avantage du drame dont sa femme a failli être la victime, drame auquel, pour sa part, il ne croit pas. La pauvre Babet a été tellement saisie par l’apparition des « hommes noirs » que, depuis la nuit fatale, elle est secouée de mouvements convulsifs ; un tic nerveux contracte à tout instant son visage et la rend intéressante. Or on vient d’apprendre que l’Empereur traversera dans quelques jours Choisy, allant chasser à Grosbois, chez Berthier. Il passera la Seine en bac ; et c’est l’habitude en pareille circonstance, que le maire du bourg attende Sa Majesté sur le ponton et l’accompagne jusqu’à la rive droite ; il profite de ce court trajet pour entretenir le Souverain des besoins de la commune et lui présenter les personnes méritantes. Madame de Normont sera de celles-là ; elle soumettra à l’Empereur une pétition qu’a rédigée Normont