et par laquelle il implore de la magnificence impériale la restitution de ses forêts du Nord, toujours séquestrées mais non vendues.
Au jour dit, — on est au 5 septembre de cette année 1808, — la petite Leverd, dans sa plus belle robe, se tient en solliciteuse, aux côtés du maire, M. Duchef ; l’escorte de l’Empereur est signalée ; elle arrive en tourbillon, s’arrête sur la berge. Dans l’empressement des officiers d’ordonnance, des postillons, des valets de pied, Napoléon descend de sa voiture : c’est le moment à saisir ; tandis que la chaise de poste impériale est amarrée sur le bac et gagne l’autre bord, le maire s’avance et nomme à Sa Majesté la comtesse de Normont ; en quelques mots il dit l’attentat auquel elle a récemment échappé, l’émotion qu’elle en a ressentie et qui compromet sa santé. L’Empereur écoute, questionne : — « Les voleurs sont-ils arrêtés ? Non ? » — Il manifeste sa surprise de l’inertie de sa police, fait signe à la solliciteuse ; apitoyé par le charmant visage que