Des deux femmes entre lesquelles se poursuivait ce duel sans merci, laquelle était l’instigatrice de ces étranges péripéties ? Est-ce madame de Mellertz qui, pour se débarrasser de sa nièce, la torture avec une astucieuse cruauté dans le but, soit d’obtenir son internement, soit de la tuer, à force de peur et d’émotion ? — Est-ce Babet qui, pour se délivrer d’une surveillance vétilleuse, s’ingénie à se persécuter elle-même, espérant que tous les malheurs qui l’accablent seront imputés à sa tante et que, à force de catastrophes, elle attendrira son mari et le décidera à prendre sa défense ? L’une de ces femmes, à coup sûr, est un phénomène de fourberie et de machiavélisme, et l’on ne peut discerner laquelle.
Il faut cependant indiquer que le rôle prêté à Babet par les partisans de sa tante, paraît bien difficile à tenir : on se refuse à supposer qu’une femme de vingt-trois ans s’impose, par haine d’une rivale décrépite, des pratiques si harcelantes et si périlleuses. On admettrait plutôt la jalousie de la vieille