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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/157

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s’apaise, s’excuse, reconnaît qu’il a parlé trop vite…

Resté seul avec sa femme, il la conjure de ne souffler mot à personne de ce nouvel incident ; surtout que Leverd l’ignore ; bien plus, il insiste pour qu’elle brûle cette lettre anonyme ; il faut anéantir cette vilenie et n’y plus songer. Babet va obéir ; mais un léger bruit provenant d’un couloir voisin l’avertit que quelqu’un guette ; prise de soupçon, elle refuse de détruire ce billet. Normont est en émoi ; il implore même Sophie, s’humilie devant les deux femmes. Babet résiste.

De ce jour-là Normont affecta un redoublement de confiance à l’égard de sa femme. Il se disait très heureux de sa résolution d’habiter seul avec elle, de reconquérir son indépendance et d’être enfin maître de maison. Ceci l’amena à parler de madame de Mellertz. — La pauvre vieille ! Comme elle doit s’ennuyer ! Ne va-t-on pas le juger sévèrement d’avoir rompu avec sa compagne de tant d’années ? À moins que les préventions