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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/158

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se tournent contre elle ? — les gens sont si méchants ! — et qu’on la désapprouve de n’avoir point su vivre en bonne intelligence avec sa nièce. Babet est sensible et généreuse, elle devrait écrire à sa tante une lettre bien tendre, bien affectueuse… lui dire que son état de santé ne s’est pas amélioré ; qu’elle est toujours sujette aux convulsions, aux coliques d’estomac, aux vomissements ; une telle assertion, venant d’elle, mettra fin à des insinuations propagées par des malveillants et de nature à contrister la bonne tante… Babet se révolte : pourquoi ferait-elle ce mensonge ? Elle se porte parfaitement bien depuis qu’elle est affranchie des bouillons de Julie et des duretés de la Mellertz… Normont lui représente, — car sa leçon est bien apprise, — qu’une telle lettre « aura pour effet immanquable de mettre fin aux rumeurs ». Il est aux genoux de sa femme ; il multiplie ses serments ; il prend à témoin le ciel, les mânes de son père, ceux de Caroline. Babet ne capitule point. Alors, furieux, hors de lui,