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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/181

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Quand elle a repris connaissance, ce qui, d’ailleurs, ne tarde pas, madame Toutin remonte, frappe à la porte de madame de Normont : point de réponse ; aucun bruit. La jardinière se permet d’entrer : — personne. La chambre est vide ; bien plus, le lit est débarrassé de tous ses couchages : draps, couvertures, oreillers, traversin, ont disparu. Inquiète à son tour, la jardinière appelle son mari ; il pénètre dans le salon ; les persiennes en sont fermées et il y fait très sombre ; pas assez cependant pour que Toutin n’aperçoive point, sur un grand lit d’acajou qui tient le fond de la vaste pièce, la comtesse étendue sans vie, la figure toute noire, une raie rouge au travers du cou… Madame de Normont a été égorgée pendant la nuit !

Le jardinier descend quatre à quatre, se lance dans la rue, court chez M. Bacoffe, — un ancien pharmacien de Paris, établi médecin à Choisy en remplacement du docteur Azémar, mort récemment, — puis à la mairie d’où il ramène l’adjoint, M. Gourdault.